Moi qui t’aimais

Diane Kurys, France, 2025o

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Simone Signoret et Yves Montand étaient le couple le plus célèbre de leur temps. Hantée par la liaison de son mari avec Marilyn Monroe et meurtrie par toutes celles qui ont suivi, Signoret a toujours refusé le rôle de victime. Ce qu’ils savaient, c’est qu’ils ne se quitteraient jamais.

Pour le meilleur et pour le pire, le biopic s’est imposé sur le marché cinématographique avec une constance à toute épreuve, comme la téléréalité sur le câble. En s’emparant de la relation entre Simone Signoret et Yves Montand, la réalisatrice Diane Kurys n’échappe pas à certains travers du genre – certaines séquences semblent issues de pages de Paris Match – mais amène une touche de fragilité bienvenue à un canevas narratif souvent érigé autour de figures fortes, dont la révélation des failles renforce en réalité l’héroïsation. On y découvre une Signoret, incarnée par Marina Foïs, qui ne peut s’empêcher d’aimer son Montand, sous les traits de Roschdy Zem. La ressemblance physique entre les interprètes et les personnages n’étant pas frappante, Kurys assume le jeu du maquillage dans une scène d’exposition où l’on voit les deux acteurs se grimer pour se rapprocher de leurs modèles. Si le chanteur et acteur, coureur de jupons notoire, en prend pour son grade, Signoret n’est pas pour autant enfermée dans les étiquettes de victime ou de sainte. Le film débute dans les années 1970: la grande actrice a pris ses distances avec le milieu du cinéma tandis que Montand est au sommet de sa gloire. Au fil des jours, Signoret oppose sa redoutable franchise à son mari souvent menteur, parfois condescendant. Mais malgré sa force de caractère, elle avale bien des couleuvres… Comme pris dans l’engrenage de cette relation oscillant entre prises de distance et rapprochements, le film tourne en rond, incapable de dessiner une trame linéaire dans ce récit consacré au caractère répétitif du quotidien et de la vie qui passe trop vite. La nostalgie n’est plus ce qu’elle était: le titre des mémoires de Signoret prenait une distance ironique avec ces choses de la vie bien connues de Simone, Yves et des autres, au regard desquelles la gloire paraît bien vaine. Si le comportement de Montand appartient à un autre temps, Signoret reste notre contemporaine.

Emilien Gür

Galerie photoso

Données du filmo

Autres titres
The One I Loved EN
Genre
Drame, Romance
Durée
118 Min.
Langue originale
Français
Ratings
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ØVotre évaluation6,1/10
IMDB:
6,1 (18)
Cinefile-User:
< 3 votes
Critiques :
< 3 votes

Casting & Equipe techniqueo

Roschdy ZemYves Montand
Marina FoïsSimone Signoret
Thierry de PerettiSerge Reggiani
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