Hable con ella
Pedro Almodóvar, Espagne, 2002o
Benigno, un jeune infirmier, et Marco, un écrivain d'une quarantaine d'années, se rendent, chacun de son côté, à un spectacle de Pina Bausch, Café Müller. Ils sont assis l'un à côté de l'autre. La pièce est si émouvante que Marco éclate en sanglots. Apercevant les larmes de son voisin, Benigno aimerait lui faire part de son émotion, mais il n'ose pas. Quelques mois plus tard, les deux hommes se retrouvent dans d'autres circonstances, à la clinique El Bosque, où travaille Benigno. Lydia, la petite amie de Marco, torero professionnel, est plongée dans un profond coma suite à un accident survenu lors d'une corrida. Benigno, quant à lui, est au chevet d'Alicia, une jeune danseuse également dans le coma. Lorsque Marco passe à côté de la chambre d'Alicia, Benigno, sans hésiter, s'approche de lui. C'est le début d'une grande amitié quelque peu mouvementée.
Motivspiegelungen, kühne Zeitsprünge und Auslassungen, Schicksalsschäge, grosse Gefühle und Wendungen, die jeder Wahrscheinlichkeit spotten: Wie schon in Carne Tremula und Todo sobre mi madre zeigen sich Reife und Meisterschaft des einstigen Enfant terrible der spanischen Nach-Franco-Zeit hier an der absoluten Selbstverständlichkeit, mit der Almodóvar die formalen und emotionalen Amplituden des Melodrams ausreizt. Obschon mal wieder Unerhörtes geschieht – Sex mit einer Komapatientin, eine Geburt als Wiederkehr von den Toten –, sind die Tabubrüche kein Selbstzweck. Der Menschenfreund und -kenner Almodóvar nimmt seine Figuren auch unter den absurdsten Umständen ernst und lotet vorbehaltlos aus, was sie umtreibt. Nichts Menschliches ist ihm fremd.
Andreas FurlerLe quatorzième long métrage du cinéaste espagnol révèle la maturité de l'ex-enfant terrible de la Movida. A la faveur de l'amitié entre deux hommes réunis au chevet des femmes qu'ils aiment, se noue un mélodrame d'une beauté renversante.
Jacques MandelbaumUn chef-d'oeuvre, entre feuilleton et mélodrame. Parle avec elle est un ample chant mélancolique sur la chair etl'esprit, le désir et les sentiments, la foi et la folie, l'art et la mort. Où le style n'écrase jamais son propos, mais le sert et le réhausse.
Serge KaganskiNon seulement Pedro n'a rien perdu de son humour mais, surtout, la subtilité de son script, qui joue habilement avec la chronologie, et sa mise en scène, qui coupe impitoyablement les scènes quand le démon larmoyant menace de se pointer, font de son petit dernier une notable réussite mélodramatique, genre casse-gueule entre tous.
Olivier De Bruyn