Vergiss mein nicht
David Sieveking, Allemagne, 2013o
Septuagénaires paisibles vivant non loin de Hambourg, Gretel et Malte ont vécu les années soixante de manière très engagée –au point d’être fichés et surveillés par les autorités suisses, à l’époque où Malte enseignait à l’université. Couple indépendant, ils s’autorisaient par ailleurs ouvertement des aventures extra-conjugales tout en menant une vie de famille ordinaire et unie, forte de trois enfants ! Jusqu’au jour où, le soir du réveillon de Noël, Gretel sert en guise de repas une simple soupe et oublie les cadeaux… David, le benjamin, décide alors de faire un film pour faire durer les souvenirs le plus longtemps possible.
Le portrait est émouvant, la situation poignante. Soudain Gretel dépasse son statut de cas clinique pour devenir la métaphore incarnée d'un passé évanoui. Ne m'oublie pas réussit à combiner âpre témoignage documentaire et questionnement historique.
Jean-François RaugerCe film délicat trace aussi le parcours d'une génération de bourgeois allemands, lettrés, nés avec la guerre, et tentés par le militantisme d'extrême gauche, l'amour libre et la contestation.
Cécile Mury