Entre dos aguas
Isaki Lacuesta, Espagne, 2018o
Les deux frères adolescents de La leyenda del tiempo douze ans plus tard : Isra, père de trois enfants, est mis à la porte par sa femme après trois ans en prison. Cheíto rentre chez lui auprès de sa famille après une de ses longues affectations dans la marine, où il est censé financer sa propre boulangerie. Dans le paysage pauvre et magique de la lagune de San Fernando, les deux hommes discutent de la façon de continuer à vivre et de célébrer la vie avec leurs familles et leurs amis sauvages. Parmi toutes les autres questions non résolues, il y a celle de savoir s'ils veulent toujours venger la mort violente de leur père, qui a assombri leur enfance.
La leyenda del tiempo et Entre dos aguas, deux films semi-documentaires d'Isaki Lacuesta sur deux frères qui ont grandi dans des conditions pauvres de l'Andalousie méridionale ont été injustement ignorés par la critique. Ces deux films jumeaux du réalisateur basco-catalan observent le passage de deux garçons en hommes sur 12 ans avec une approche semi-documentaire, s'approchant ainsi d'une réalité qui recèle d'amères déceptions quant à la soif de vivre et l'ambition des jeunes hommes. La façon dont il reconstitue les familles et amis de ses deux héros brisés, et leur envie de vivre décemment et profiter des bonnes choses de la vie alors même que la réalité ne vous laisse guère le choix entre travailler pour un salaire de misère et gagner de l'argent dangereusement vite, est profondément touchante.
Andreas FurlerIsaki Lacuesta reprend les personnages de son film La leyenda del tiempo et joue superbement du fil qui sépare fiction et réalité.
Alfonso RiveraThat Isaki Lacuesta is probably Spain’s most underrated film director is again confirmed by Entre dos aguas, his striking, potently human follow-up to 2007’s La leyenda del tiempo. In its use of growing people playing themselves, Agua features the same non-pros, loosely playing themselves, as 12 years ago, and thus forms part of a sequence (hopefully ongoing) that’s about as close to being a Spanish Boyhood as we’re likely to get. Shot on film using hand-held camera throughout, Agua fuses the urgency, naturalness and empathy of insider documentary with the lightly worn artistry of well-told fiction in a primal story of masculine impotency set in a part of the world that history seems to have been abandoned.
Jonathan Holland