Je ne te voyais pas
François Kohler, Suisse, 2018o
Plus focalisée sur l’acte commis que sur les besoins des parties, la justice pénale montre certaines limites. Le film explore le difficile rapprochement entre victimes cherchant à se reconstruire et auteurs enclins à se responsabiliser. La justice restaurative les encourage à gérer eux-mêmes leurs conflits, les aide à se libérer de leur statut. Un film intimiste et émotionnel où les barrières entre réalité et fiction s’estompent.
Un film aussi court que percutant, qui propose quelques moments incroyables filmés principalement entre la Belgique et la Suisse. L’un de ces moments montre un jeune disant à son agresseur qu’il a pardonné et refait sa vie, et l’agresseur lui répondant qu’il ne souhaite pas qu’on lui retire ainsi le fardeau de sa culpabilité. Je ne te voyais pas est un moment très fort, très beau, avec des parcours de vie et des récits profondément humains. Un film d’une grande intelligence. Une leçon de vie.
Philippe ThonneySi ce face-à-face est réparateur pour les uns comme pour les autres, il ne résout pas tous les problèmes. "Le pardon et le regret, c'est un peu la cerise sur le gâteau. Si on y arrive, c'est fantastique!" conclut François Kohler qui n'a pas oublié la part émotionnelle d'un tel dialogue dans son documentaire.
Yves Zahno